Quiconque visite l’atelier de Vladimir German à Semur-en-Auxois (Côte d’Or) est aussitôt saisi d’une évidence : celle de se trouver face à l’expression pure et incontestable du talent. Jusqu’à sa disparition en 2019, cet artiste y a créé un foisonnement de toiles, de gravures, de sculptures, d’assemblages et de bas-reliefs éclatants de force et d’acuité. Pourtant, malgré une série d’expositions à la galerie OK– Harris (New York) dans les années 1980, son travail n’avait pas encore été présenté en France. Cette rétrospective à Avallon, dans une région qu’il a aimée et où il a travaillé pendant plus de trente ans, est l’occasion de découvrir une œuvre qui court sur plus de cinq décennies, depuis les premières toiles peintes à Moscou jusqu’aux trois dernières compositions, particulièrement émouvantes.
Dans l’écrin historique des salles Saint-Pierre et La Fabrique, la rétrospective de l’artiste rend sensible sa trajectoire singulière grâce à la centaine d’œuvres présentées. Au gré d’un parcours dont le pêle-mêle de l’atelier est la première source d’inspiration, l’exposition cerne Vladimir German par la diversité des genres artistiques qu’il a expérimentés : portraits sculptés en bas-relief, paysages, natures mortes, compositions abstraites et assemblages d’objets glanés, mais aussi représentations du Christ en croix… Cette approche par genre dévoile l’absolue liberté de l’artiste et de l’homme, mais aussi son attention et sa sensibilité au monde et à ses proches.